mardi 12 décembre 2006

5.La bibliothèque numérique démarre

Fiche de lecture n° 5. Le 11 novembre 2006


La bibliothèque numérique démarre. Marie Lebert : Le Livre 010101 (1993-1998) Le chapitre 7 – Septembre 2003.
http://www.etudes-francaises.net/entretiens/010101/1998chapitre7.htm

Résumé
L’auteur précise que plusieurs termes désignent une bibliothèque numérique, c’est aussi une bibliothèque électronique ou une bibliothèque virtuelle. Les documents disponibles sur internet, ce sont des milliers d’œuvres pour la plupart du domaine public : des documents littéraires et scientifiques, des articles, des travaux universitaires et de recherche, des imprimés, des images , des bandes sonores et des documents audiovisuels.
La bibliothèque numérique est le plus souvent issue d’une bibliothèque traditionnelle. Pour beaucoup de professionnels de l’information, il y a complémentarité entre texte imprimé et texte électronique. L’atout principal des bibliothèque numériques est de rendre possible deux actions qui étaient jusque là incompatibles c’est à dire la communication et la conservation d’un document. L’accessibilité d’un document non-communicable car appartenant à un fonds ancien, local, régional ou spécialisé donc des document rares, fragiles dont la conservation est la priorité, est rendu possible non seulement aux chercheurs mais aussi au grand public. Ces derniers non plus besoin d’effectuer un long chemin semé d’embûches : éloignement, horaires d’ouverture restreints, délais d’attente, pour consulter le document papier.
Une bibliothèque numérique est définie ainsi lorsqu’elle utilise des technologies numériques pour acquérir, stocker, préserver et diffuser des documents. Les documents sont soit nés numériques, soit numérisés.
Quatre facteurs sont nécessaires pour passer d’une collection numérique à une bibliothèque numérique : accessibilité en tant qu’entité unique, organisation et indexation, existence durable, équilibre entre droit d’auteur et exigences universitaires.
La bibliothèque numérique est le plus souvent intégrée à une bibliothèque traditionnelle qui doit continuer sa mission fondamentale d’accueil du public, de communication des collections mais doit penser à la communication aussi bien physique sur place, que numérique à distance. Mais il ne sera pas possible de numériser les millions de documents détenus par les bibliothèques. Les atouts de la bibliothèque numérique sont : tenir moins de place, la copie et la sauvegarde des fichiers sont électroniques, l’accessibilité est pour tous, à tout moment par internet, les coûts sont réduits.
La numérisation est réalisée en mode texte ou en mode image. Le mode image est la photographie du livre page après page, qui permet de numériser à une grande échelle pour un coût peu élevé. Le mode texte nécessite la saisie du texte, le livre devient texte. La comparaison des deux modes se fait sur le temps passé et le coût de la numérisation qui est souvent assez long et plus coûteux pour le mode texte. Le choix se fait le plus souvent par rapport aux questions de coûts. Le plus gros avantage du mode texte est de faciliter l’indexation, la recherche et l’analyse textuelle. Les deux modes peuvent être utilisés pour un même document : le texte en mode image, la table des matières en mode texte.
Les différents projets initiaux cités par l’auteur montrent que la numérisation est toujours l’affaire de passionnés qui ont parfois peu de moyens humains et financiers : Gutenberg débuté en 1971 par Michael Hart qui numérise dans un format lisible par toutes les machines et les logiciels, des œuvres littéraires appartenant au domaine public, sa vocation est universelle bien que traitant des documents majoritairement anglophones. La bibliothèque universelle de l’association des bibliophiles universels est une bibliothèque numérique francophone créée en 1993. Athena qui débute en 1994, est l’œuvre de Pierre Perroud. Gallica, secteur numérique de la bibliothèque nationale de France est surtout intéressée par une navigation libre qui permet aussi bien un parcours du chercheur ou du curieux que des recherches textuelles très pointues. En 1998, les responsables décident de faire un choix des thématiques qui seront numérisés aussi complètement que possible en répondant aux demandes des chercheurs et des lecteurs. A Lisieux, Olivier Bogros qui a beaucoup de détermination et des moyens limités, réalise une bibliothèque numérique très consultée. La Bibliothèque municipale de Lyon tente de réduire le temps nécessaire au téléchargement de chaque image des enluminures. Les images réalisées en pleine page sont très agréables à l’œil mais excessivement longues à apparaître à l’écran.

Commentaires
En cours, nous avons vu l’évolution des définitions et de termes pour parler d’une bibliothèque numérique ainsi que les définitions du document numérique, de ses atouts, nous avons aussi vu ses inconvénients. Chaque institution doit mener sa propre réflexion.
Ce qui m’intéresse le plus dans cet article est de constater que les projets cités par l’auteur se sont étoffés, ce qui aurait pu paraître au début comme une galéjade est aujourd’hui synonyme d’accès à l’information pour le grand public. Les collections même si elles ne sont pas toujours bien présentées ont le mérite de permettre l’accès à des documents originaux ce qui n’aurait pas été possible sans numérisation et mise sur internet. Bien sûr tout le monde n’a pas d ‘équipement pour y accéder car la fracture numérique est importante mais elle tendra sans doute à se réduire pourtant les collections numérisées trouveront-elles leur public ?
La réflexion préalable à la numérisation apporte une qualité importante à la collection mise en ligne. Cet article et l’étude des collections numériques amènent à ce questionnement sur tous les aspects de la numérisation d’une collection de documents pour mieux préparer les projets qui si ils sont soumis à des conditions de budget et de personnel sont aussi une affaire de volonté de création par exemple la bibliothèque de Lisieux.
L’institution choisit les documents parce qu’ils sont libres de droit, qu’ils sont fragiles, que le public les consulte souvent, ils ont donc un intérêt pour la recherche. Les services d’archives ont tendance à favoriser la reproduction fidèle du texte mais pourquoi ne pas envisager de le coupler avec le mode image pour que les utilisateurs puissent faire de meilleures interrogations grâce à la table des matières par exemple car lorsqu’il faut feuilleter un document de trois pages pour trouver une information cela peut paraître fastidieux.
Le choix du mode, le choix de l’indexation quelle degré de granularité ouvrages, chapitres, articles…, indexation automatique ou humaine, le choix des métadonnées tous ces choix auront une conséquence sur le mode de recherche. La possibilité de proposer des listes déroulantes ou une indexation à facettes est un atout important. Si l’on veut attirer un nouveau public pour ces collections numériques, il faut aussi réfléchir à de nouveaux usages en direction des jeunes par exemple. Mais il est difficile de connaître les demandes d’un public potentiel.

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